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  Les étangs
 
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Étang d'amont et d'aval   Étang d'amont vide   Lachapelle vue d'Éloie   Étang Ludwig, véronne   Pêche à la véronne   Étang véronne   Malsaucy en pêche
                         
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Étang de la courbe chaussée   Chaux 1951   Lachapelle 1951   BD Ortho_2002   1951-2002   Densification des étangs   Piedmont s/s vosgien
                         
  MUTATION DES PAYSAGES - Les étangs du Malsaucy
 
Les étangs du Malsaucy, un site partagé :

Le site du Malsaucy est un témoin original de l’évolution de la société. Il porte en lui les traces des mutations périurbaines qu’a connu le nord du Territoire de Belfort. Ces mutations seront développées dans ce dossier, d’abord historiques puis actuelles, elles suivent l’évolution de Belfort et de son territoire.

Le Malsaucy, un site touristique péri-urbain très fréquenté :

Le Malsaucy, avec sa surface de 64 ha, est le plus grand étang du Territoire de Belfort. Il s'étend sur 3 communes : Evette Salbert, Lachapelle sous Chaux et Sermamagny.
Ses dimensions sont respectivement :1.5 km de long sur 300 à 500 m de large. Il appartient au département depuis les années 70. La corne Nord Est est protégée par un arrêté préfectoral.
De part sa situation péri-urbaine (7 km du centre de Belfort), l'étang du Malsaucy fait l'objet d'une forte fréquentation durant les week-end et la belle saison. Pour faire face à cette affluence, il possède une base nautique, une plage où la baignade est autorisée, une maison de l'environnement. De plus tous les étés, le site du Malsaucy accueille pendant trois jours le festival des Eurockéennes.

 

Un site argilo-sableux propice aux zones marécageuses :

La zone des étangs du Malsaucy repose sur une assise de grès permien (dernière période de l'ère primaire, faisant suite au carbonifère). Cette formation est assez puissante puisqu'un sondage réalisé à Rougegoutte (commune voisine) a révélé une épaisseur de 266 m et un autre à Chaux (à proximité de Lachapelle sous Chaux) d'une épaisseur de 102 m.
Ce grès constitue en grande partie les collines d'Errevet, Evette, Sermamagny et Chaux. En se désagrégeant sous l'action des intempéries, le grès permien libère une arène argilo-sableuse (sable grossier provenant de l'altération des roches) dont les matériaux colmatent les bas fonds, favorisant l'existence de zones marécageuses. C'est dans ces dépressions qu'a été créés la majorité des étangs constituant le site du Malsaucy.
La terre provenant de la décomposition du grès est très reconnaissable de part sa couleur rouge qui est d'ailleurs à l'origine de plusieurs noms de villages et de lieux dits de la zone sous vosgienne (ex : Rougegoutte).

La « Mauvaise chaussée » au sens étymologique :

Au départ, la digue de cet étang était très archaïque. Elle était constituée de blocs rocheux plus ou moins colmatés entre eux. Elle serait l'origine étymologique du mot Malsaucy (mauvaise chaussée) qui désignait le mauvais état de cette digue à une époque où celle-ci était souvent dégradée par les crues et constituait la principale route entre Evette et Sermamagny.

Une mutation des usages au cours du temps : histoire d’un site :

1565 : première mention de l'étang du Malsaucy dans les textes.

1571 : première mention de l'étang du Malsaucy sur un acte notarié.

Le Territoire de Belfort compte de très nombreux étangs : plus de 1500. D'après certains historiens ce sont des raisons d'ordre économique mais également religieuses qui poussèrent certains propriétaires terriens à convertir une partie de leurs terrains en étangs.

D'une part la nécessité de valoriser certains terrains, peu propices à l'agriculture : sols pauvres et situés dans des zones marécageuses. La production de poisson, et notamment de carpes constituait une source de revenus complémentaires très appréciée à des périodes où des difficultés économiques étaient parfois très importantes.

D'autre part, l'obligation qui était faite aux fidèles de faire « maigre » en période de carême ainsi que certains jours de la semaine (mercredi et vendredi). La consommation de poisson permettait également de profiter d'une nourriture un peu plus variée et plus consistante que celle qui était le lot de la population à cette époque : légumes et céréales.

A la fonction d'étang piscicole, il faut ajouter à partir du XVIIIème siècle, période à laquelle l'industrie belfortaine était florissante, une fonction industrielle. A cette époque, la Savoureuse (cours d’eau traversant Belfort et une partie du Territoire) alimentait et fournissait l'énergie aux forges de Belfort. En été, période de basses eaux, l'eau manquait et toute l'industrie métallurgique belfortaine freinait son activité ou s'arrêtait.

Les maîtres des forges de Belfort eurent alors l'idée de retenir l'eau au printemps dans des réservoirs : l'étang des forges puis l'étang du Malsaucy jouèrent ce rôle de retenue pour compenser le manque d'eau en période estivale. Cette utilisation du Malsaucy cessa avec l'apparition des moteurs à vapeur.

 
Au début du XXème siècle, les activités de loisirs se développèrent sur l'étang du Malsaucy : pêche, baignade et promenade en barque. Cette vocation d'étang de loisirs s'est encore renforcée depuis les années 70, lorsque le conseil général a acheté cet étang pour en faire un pôle vert à l'échelle du département.

Aujourd'hui, outre la baignade, de très nombreuses activités sont proposées : voile, pédalo, tir à l'arc, mini-golf...

Le Malsaucy et sa digue. Au fond, à gauche : la base de loisir
 

Un site acteur de l’évolution sociale :

L'histoire de l'évolution des populations encadrant le site du Malsaucy est révélateur d'un mode de vie difficile. Le Malsaucy, présent dans la vie, voire la survie de ces gens, est un acteur particulier. Les textes qui suivent sont à analyser avec le graphique ci dessous.

De 1801 à 1851 : les courbes connaissent une ascension modeste avec, cependant, pour la commune de Sermamagny, la marque de l'effet du siège de Belfort en 1814. Evette sera touchée à deux reprises par les épidémies de choléra qui séviront en 1832, 1834 et 1855 .

De 1851 à 1856 : le nombre d'habitants diminue sensiblement. La crise économique de 1846-1847 se traduit par une hausse de mortalité et une baisse de fécondité.

De 1852-1870, Le Second Empire : Malgré la reprise attestée de la fécondité, la population ne retrouve pas les rythmes antérieurs de croissance, parce que le niveau de mortalité se maintient à un palier élevé, qui gomme les progrès modestes de la natalité.

De 1870-1871 : La guerre franco-allemande, avec le siège de Belfort, sont le dernier élément externe de renversement.     Elle ne se traduit que tardivement sur la statistique des naissances. Ainsi, entre 1866 et 1872, la commune d'Evette perdra un peu moins de 10% de sa population passant de 543 à 489 habitants. Les pertes seront plus légères pour les communes de La-chapelle-sous-Chaux et Sermamagny. 1870-1871, deux années où les épidémies de variole, de typhoïde, de dysenterie ont été encore plus meurtrières que les combats.

De 1871-1914 : C'est, à l'échelle du pays, le temps de la stagnation, débouchant sur une absence totale de croissance. Aussi, à Evette et Sermamagny, force est de constater qu'il n'en est rien. En effet, ces deux communes enregistrent des taux de croissance avoisinant les 30% pour la première et 10% pour la seconde; La-chapelle-sous-Chaux stagnant avec un taux inférieur à 2%.

Dans le même temps, Belfort s'offre le luxe de voir sa population multiplier par cinq, passant de 8030 habitants en 1870 à 39301 en 1925, soit un taux d'accroissement de 390% ( il sera à la même époque de 37,5% pour le département ).

Ce n'est certes pas l'accroissement naturel qui a été à l'origine de cette explosion démographique, mais l'immigration . Celle-ci n'a pas été continue . Elle se présente sous forme de flots successifs qui furent déclenchés par les travaux de fortification et par le fait que l'Alsace est devenue allemande.

La période d'entre deux guerres semble caractérisée par une chute du nombre d'habitants dans chacune des trois communes d'étude et ce jusqu'en 1946. La-chapelle-sous-Chaux est la commune la plus touchée, perdant entre 1921 et 1946 presque le quart de sa population initiale.

Après 1945 : On assiste après la guerre à un décollage démographique, important et spectaculaire pour la commune de Sermamagny, moindre et différé pour La-chapelle-sous-Chaux, et quasi inexistant pour Evette.

On constate également après les années 1945-1946 à une concentration d'arrivants, non pas dans la grande ville où se trouvent les usines et qui est déjà surpeuplée, mais dans les villages ruraux des environs, transformés en communes-dortoirs, en attendant l'érection de cités HLM.

Les communes d'accueil sont celles qui sont situées sur les routes d'accès aux usines. C'est le cas bien évidemment de la commune de Sermamagny placée sur l'axe reliant Belfort à Giromagny. En une trentaine d'années, cette commune a gagné pas moins de 348 habitants, soit un taux d'accroissement de 73%.

Toutes les communes du pays sous-vosgiens ne sont pas à proprement parler, victimes de l'exode rural. Il s'agit plutôt d'un exode agricole, puisque la population qui travaille à l'usine demeure au village.

La plupart des catastrophes naturelles qu’ont connues ces communes sont probablement le fait qu’une zone humide et marécageuse comme le Malsaucy est souvent source de maladies. L’examen toponymique des lieux montre en effet que l’endroit n’était pas idéalement sain : forêt et étangs de la Vaivre (à proximité du Malsaucy) ; la Vaivre ou Vouivre était, hormis l’appellation mythologique romaine, « un lieu insalubre et peuplé de serpents et autres animaux fantastiques mais dangereux».

L’endroit était tout de même peuplé puisque les étangs du Malsaucy, en période de disette et famines (nombreuses) ou encore de guerres et sièges divers constituaient une source de nourriture non négligeable.

Cette ténacité à rester en ces lieux s’est accrue avec l’immigration. Bon nombre d’alsaciens, fuyant l’occupation prussienne se sont réfugiés à Belfort et ses environs. N’ayant plus ni biens ni argent pour s’établir à Belfort même, ces immigrés durent habiter ailleurs. La proximité de ces communes (la Chapelle sous Chaux, Evette et Sermamagny), leur lien avec les étangs du Malsaucy et l’emploi que ces gens pouvaient trouver ont favorisé le développement péri-urbain de Belfort.

 

(voir annexe 1  pour les données chiffrées)

 

Le Malsaucy, un site polyvalent :

On peut généralement envisager plusieurs typologies des aménagements pour définir un site :

selon sa fonction : production, protection, loisir...

selon l'espace où il s'insère : urbain, péri-urbain, rural, naturel...

selon son implantation : ponctuelle, linéaire, sur une surface.

Ces typologies peuvent, le cas échéant, se superposer. C'est le cas des étangs du Malsaucy qui allient à la fois, dans une surface péri-urbaine, les fonctions de loisir, de protection et de production.

Pour l'étude des usages, le périmètre d'étude couvre l'intégralité de l'étang principal du Malsaucy.

 

Les activités de loisirs :

L'ensemble des activités de loisirs était au départ géré par l'Association Départementale de Plein Air (ADPA), créée en 1965. Elles s'articulent autour de trois pôles (baignade, base de loisirs, base nautique) initialement indissociés.

La Baignade :

L'ADPA a pris en charge la baignade à partir des années 1975. Celle-ci était intégrée à la base de loisirs, créée au même moment, et une entrée payante était demandée.

Une plage artificielle a été créée pour améliorer le confort de la baignade. Un muret immergé a été édifié au Nord-Ouest de la zone de baignade pour éviter l'accumulation de sédiments à cet endroit.

La baignade est limitée à un périmètre surveillé par des maîtres nageurs. La faible profondeur de l'étang permet d'offrir des eaux de température agréable. Des pelouses ombragées entourent la plage.

La fréquentation de ce site de baignade est importante. La baignade étant une des activités de la base de loisirs, il n'est pas possible d'en dissocier les fréquentations. A partir de 1992, l'accès à la baignade est devenu libre et gratuite.

Depuis 1994, le Conseil Général gère directement la base de loisirs.

La plage

La Base de loisirs :

Elle a été créée dans les années 1975. Jusqu'en 1992, elle intégrait la baignade, c'est-à- dire que la plage et les pelouses environnantes étaient closes. L'accès payant à toutes ces activités se faisait par une unique entrée. Après 1992, seul le mini-golf est payant.

La base de loisirs offre un panel d'activités :

- gratuites : jeux pour enfants, tennis de table, terrains de volley, cours de tennis, allées pour la pétanque ;

- payantes : pédalo et mini-golf.

Elle organise également des animations variées : contes, musiques, saltimbanques, cinéma en plein air, chasses au trésor,...

La fréquentation de cette dernière a été estimée pour 1995 à 42.000 personnes. Le dimanche 16 juin 1996, la clémence de la météo a attiré près de 6000 personnes sur le site. La base de loisirs est ouverte les jours de beau temps durant la période du 31 mars au 15 juin et en continu du 16 juin au 1er septembre.

La Base nautique et annexes :

Les activités nautiques sont à l'origine de l'ADPA, créée en 1965. Jusqu'en 1975, la navigation était pratiquée à l'Etang des Forges (à Belfort).

 

 

Vue Ouest, la future base nautique
 

En 1975, l'ADPA débuta les activités nautiques au Malsaucy. Jusqu'en 1974, l'association ne disposait que de structures légères (caravanes, hangars, ...).

Les bâtiments de la base nautique ont été édifiés en 1984. A partir de 1994, l'ADPA est dégagée de la base de loisirs et se consacre uniquement à la base nautique et au centre d'hébergement.

Elle propose une série d'activités de navigation : bateaux à voile, planches à voile, canoë kayaks, barques. Toutes les activités nautiques sont ouvertes à tous.

La navigation se pratique sur l'ensemble de l'étang hormis la corne Nord protégée (zone de nidification) et le périmètre de baignade.

Elle offre également la possibilité de pratiquer le tir à l'arc. La base nautique est ouverte du 15 mars au 15 octobre, et sur demande hors de cette période.

 
La base nautique aujourd'hui
 

En 1995, 4.500 personnes ont fréquenté cette base dont 1.400 scolaires/étudiants et 1.000 personnes en groupes constitués.

Un centre d'hébergement pour collectivités, groupes et individuels :

Ce centre ouvert en 1996 est situé à proximité immédiate de la base nautique et dépend de celle-ci. Il accueille des groupes liés à cette dernière mais aussi des groupes externes.
Il propose également une prestation de type hôtelière pour des personnes qui ne viennent pas en groupes constitués.

 

La promenade :

La fréquentation se concentre sur les chemins suivants :

- le G.R.5. qui passe entre l'étang du Malsaucy et celui de la Véronne,

- le tour de la Véronne,

- le sentier de découverte situé à proximité de la Maison Départementale de l'Environnement. Ce sentier de découverte est prolongé et équipé d'un observatoire, il induit donc un développement de l'activité de promenade.

 
Les Eurokéennes :

Depuis 1989, un important festival de musique rock a lieu sur le site du Malsaucy. Cette manifestation se déroule au début du mois de juillet, et dure 3 à 4 jours. Le montage et le démontage s'étendent sur environ 6 semaines. Cette manifestation draine un nombre important de spectateurs, 70.000 en 1995. En 2008, pour sa 20eme édition, les Eurockéennes de Belfort ont accueilli 100 000 festivaliers sur l’espace naturel préservé du Malsaucy.

www.eurockeennes.fr

 

Analyse des usages :

Lorsque l’on pose la question aux utilisateurs du site : « Pour vous, que représente le site du Malsaucy ? », 4/5è des réponses se tournent vers la base de loisir et la baignade. Pour une grande majorité des belfortains, le Malsaucy est avant tout leur lieu de baignade privilégié.

On observe peu de réponses tournées vers l’aspect protection de la nature et encore moins sur les activités telles que la base nautique ou les Eurockéennes, très ponctuelles.

 
Les activités du secteur primaire :
 
La pisciculture :

Sur l'étang du Malsaucy, elle est pratiquée de manière extensive (environ 8 tonnes de poissons par an) par la fédération des associations de pêche du Territoire de Belfort.

Un cahier des charges est établi entre celle-ci et le propriétaire, le Conseil Général. Ce cahier des charges fixe notamment une vidange annuelle à effectuer entre le 15 octobre et le 1er décembre et une remise en eau pour le 15 décembre. Ce rythme de vidange a été mis en place en 1979 afin de se débarrasser du Poisson-chat qui prolifère. La pêche à la ligne a été interdite à ce moment car il semblait qu'elle favorisait le Poisson-chat (du fait de l'amorçage). La production est récupérée par les membres de la fédération des associations de pêche. L'étang n'est plus amendé ni chaulé depuis une quinzaine d'années, suite au développement des activités de loisirs sur le site.

Les autres étangs appartiennent à des personnes privées. Ceux situés dans le périmètre d'étude ne font plus l'objet d'une véritable activité commerciale. Certains sont même abandonnés et en voie de recolonisation par la végétation.

Les principales espèces de poissons peuplant ces étangs sont la Carpe, le Gardon, le Brochet, la Perche ainsi que des espèces non désirées comme le Poisson-chat.

La pêche est un phénomène social. Dans le Territoire de Belfort, on compte 22 associations de pêche.

la Véronne - photo : MICLO Hugues

Photo : MICLO Hugues
 

La sylviculture :

II est possible de distinguer trois attitudes face aux formations forestières :

- la forêt communale d'Evette-Salbert est en fin de conversion d'un régime de taillis sous futaie en un régime de futaie irrégulière par bouquets (pour les parties concernant le site d'étude) ;

- la forêt privée exploitée sans plan de gestion dont les parcelles sont souvent inférieures à 25 ha.

- la forêt privée inexploitée : il s'agit de formations forestières pionnières et post-pionnières ayant recolonisé spontanément les milieux agricoles abandonnés, aucune trace de sylviculture n'y a été décelée.

 
La protection de la nature :
 
La zone de nidification protégée :

Un arrêté préfectoral du 18 avril 1973 interdit au public de pénétrer (aussi bien en bateaux qu'à pieds) dans la corne Nord.

L'objectif de ce dernier est de permettre la nidification des oiseaux dans une relative tranquillité. Cet arrêté fait suite aux pressions de l'A.B.P.N. (Association Belfortaine de Protection de la Nature) qui demandait la protection des deux cornes de l'Etang. La corne Ouest n'a pas été retenue car son intérêt est moindre, l'explication avancée étant le dérangement occasionné par la voie ferrée qui passe à proximité.

 
L'éducation à la nature :

Depuis janvier 1995, la Maison Départementale de l'Environnement, située au cœur du site, propose diverses activités d'éducation à la nature : expositions, visites guidées, jeux sur la nature... Ces animations se déroulent dans la Maison de l'Environnement et/ou sur les prairies jouxtant celle-ci, ainsi que dans la forêt au Nord. Un sentier pédagogique semi-circulaire permet une première découverte du site. Une station de ce dernier est équipée d'une longue-vue permettant d'observer les oiseaux stationnant dans la corne Nord de l'Etang.

L'A.B.P.N. propose ponctuellement des visites guidées sur le site du Malsaucy. Un projet d'extension du sentier pédagogique, avec la construction d'un observatoire pouvant accueillir des groupes, est en réflexion.

 
Zone sensible pour les oiseaux :

Cela correspond aux espaces dont la vocation est la protection de la nature, et en particulier celle de l'avifaune. Cet usage se traduit par une faible fréquentation, essentiellement constituée de naturalistes. Cet espace est également le plus soumis aux pressions des associations de protection de la nature, comme l'A.B.P.N.

Une avifaune riche sur l'étang
 
A usages multiples, conflits multiples :
 

Les conflits d'usages :

Les principales interférences entre usagers mettent en cause la vocation de protection de la nature d'une partie du site. Le problème vient du fait qu'une partie du site est soumise à vocation multiple.

 
La navigation et la protection de la nature :

Ce conflit porte essentiellement sur la corne Ouest de l'Etang du Malsaucy. Historiquement, il faut se souvenir que cette zone était proposée avec la corne Nord comme zone de nidification protégée. Par souci d'efficacité, les associations de protection de la nature ont concentré leurs efforts sur la corne Nord. L'A.B.P.N. dans une étude de 1995 a inclus la corne Ouest dans « la zone sensible pour les oiseaux » et a même demandé son rattachement à un arrêté de protection.

Cette étude met à plusieurs reprises l'accent sur le dérangement de la faune, notamment aviaire, occasionnée par la pénétration d'embarcations dans ce secteur. Ce problème est accentué par la grande distance de fuite des oiseaux d'eau du fait de la chasse se pratiquant sur les étangs environnants.

Ce conflit est particulièrement délicat car la richesse du milieu naturel et les vents favorables dans la corne Ouest sont des arguments motivant la navigation dans ce secteur.

 
Les «Eurockéennes» et la protection de la nature :

Ce conflit porte moins sur une atteinte directe du milieu naturel que sur l'image de marque du site. En effet, la superposition spatiale d'un festival rock et d'une zone d'éducation à la nature sème la confusion quant à la signification du site.

D'une part, la Maison Départementale de l'Environnement éduque les visiteurs au respect du milieu naturel au travers, entre autres, d'aménagements pédagogiques incitant une attitude discrète et disciplinée.

D'autre part, les «Eurockéennes» ont comme image de marque : la liberté et l'excentricité. Lors de cette manifestation, le site perd son sens habituel ; les participants ne savent pas, pour la plupart, qu'ils côtoient une Maison de l'Environnement.

Cette confrontation est particulièrement préjudiciable pour la Maison Départementale de l'Environnement.

Un espace dégradé après le passage des festivaliers. Vue prise depuis la maison de l'environnement.

 
Plus marginalement, il existe un conflit entre l'usage « Protection de la nature » et celui « d'Education à la nature » :

En effet, une minorité de naturalistes est opposée au développement d'activités pédagogiques dans la partie Nord de l'étang. Toutefois, l'A.B.P.N. dans son étude de 1995 se positionne clairement en faveur d'une utilisation pédagogique de cette partie du site et propose même divers aménagements.

 
Conclusion :

Site fédérateur de nombreuses activités de plein air, le Malsaucy allie à la fois découverte et protection de la nature, loisirs aquatiques et rassemblements festivaliers.

Sa configuration ne permet pas totalement de créer des zones adaptées à chaque activité, et en ce sens, le conseil général s'efforce de concilier toutes les activités ensembles.

Ce site n'a pas été créé pour cela, Historiquement, il devait nourrir une population soumise aux épidémies et aux guerres, puis son rôle a changé en devenant une réserve pour l'alimentation des forges de Belfort. Son intérêt lié aux loisirs n'est finalement apparu qu'après la dernière guerre mondiale.

Si son usage change, sa morphologie ne change pas et des conflits apparaissent.

Témoin et acteur de l'évolution de Belfort, il devient, par son cadre péri-urbain, le lieu privilégié de loisirs d'une population grandissante.

Malgré les efforts de réflexion pour compartimenter ce site, on retrouve encore une superposition des activités qui se marchent les unes sur les autres, écrasant les efforts de préservation tour à tour.

Le site du Malsaucy est finalement un espace représentatif d'une société qui modèle ses paysages selon ses désirs, multiples et parfois mêmes antagonistes.

 
Remerciements et bibliographie :

Merci au Conseil général pour ses sources, notamment David CODDET, technicien chargé de l'environnement.

Merci également à François THIERY, enseignant au Lycée agricole de Valdoie (90), pour les informations et documents mis à notre disposition.

Ouvrages consultés :

Vie et culture autour des étangs. Etude réalisée par Mourab REBRAB. Conseil Général. 1996.
Aménagement et gestion de l'espace par les sociétés humaines. F.T.
Etude de milieux naturels et plan de gestion du Malsaucy. Conseil général du territoire de Belfort.

Réalisation du document :
HOUËL Cédric 2002/2003   D.U. Paysage et aménagement de l’espace  C.U.F.C.O. ANGERS - Mise à jour : Patrick Girault mai 2009
 


 

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