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L'église |
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Un
édifice religieux, Eglise ou plus vraisemblablement une chapelle citée pour la
première fois en 1219 sous le pontificat du Pape Honorius III. L'emplacement de
cet édifice primitif dont le village tire son nom se situait au lieu dit : "La Chappelate", toponyme qui
subit de nombreuse déformation au cours des siècles.
La Chapperatte (1573), champs
de La Chappelatte (1572), La Chappelatte (1574), La Chappelate de
Lachapelle (1596), La Chapella (1616), Champs de la Chappelatte
(1752), actuellement à Lachapelle sous Chaux "Les Chaperottes"
(près de l'ancienne gare )
Une nouvelle église est bâtie en 1552
au centre du village. C'est précisément à cette époque que le chapitre de
Belfort en devint Collateur église avec droit d'en percevoir les revenus et de
nommer le desservant. Prérogatives qui perdureront sans contestations jusqu'en
1789.
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Quelques pièces éparses de documents
retrouvés que nous avons découvert aux archives départementales du Haut Rhin
jettent quelques jalons sur l'évolution de cette Eglise aux fils des années.
1°) Extrait d'un registre
contenant les visites des églises du diocèse de Besançon, en l'année 1603,
faites par Messire Pierre Chevroton : Prieur du prieuré de Serod, curé d'Ornans,
procureur fiscal et général en l'Archevêché de Besançon.
Lachapelle dépendant de Belfort
Le 8 septembre
1603.
"Je le dis me
suis aussi express transporté avec le dit Antoine Nicolas au village de la
Capelle, ou j'ai visité l'église.
L'Eglise paroissiale de la Chapelle
est une annexe du chapitre de Belfort, et les sieurs chanoines y mettent un
vicaire et l'amodient quelques cent francs. La dite Eglise est sous l'invocation
de Monsieur St Vincent.
Le vicaire s'appelle messire Jean
Hennemand, duquel je n'ai aucune plainte.
L'Eglise est assez belle et bien
accommodée, tant le tableau, ornements, calices,…..qu'autres nécessaires, et le
cimetière bien clos.
Il y manque seulement un missel
nouveau, un confessionnal neuf. Re-peinturer les images du crucifix. Et encore
un tabernacle pour mettre sur l'autel."
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2°) Traité de reconstruction du
chœur de cette église, daté du 23 mai 1768.
"Cette Eglise a
été bâtie en l'an 1552, la nef avait 5 toises (9,14m) de long et le chœur 3
toises (5,84m) et environ 3 pieds (0,97m) de long et 17 pieds (5,52m) de large.
On n'y a jamais touché depuis ce temps la, c'est à dire au chœur.
En 1700, l'Eglise se trouvant trop
petite de la moitié, les paroissiens ont ragrandi la nef de 4 toises (7,19m)
sans toucher au chœur.
La paroisse s'étant augmentée
considérablement, l'Eglise se trouve encore trop petite de la moitié, sur quoi
les paroissiens ont délibéré de la reconstruire de sorte qu'on y travaille
actuellement. On la rélargit de 8 pieds de chaque coté de sorte qu'elle aura 56
pieds (18,2) de long et 36 pieds (11,7m) de large dans l'œuvre. Mais comme on ne
peut la rélargir du coté du septentrion sans ôter la sacristie qui sert
d'"ogive" de ce coté là pour soutenir la voûte du chœur, il est absolument
nécessaire de la transporter ailleurs….
Le chœur n'a que 17 pieds (5,52m) en
largeur et 9 pieds 10 pouces (3,19m) en longueur, il y a des bancs des deux
cotés pour les chantres et 2 pupitres, il y a environ 1 toise (1,95m) carré de
vide. Le sanctuaire a 11 pieds 9 pouces (3,85m) de profondeur….. il serait
nécessaire de le reconstruire et lui donner 33 pieds (10,12m) de long et 27
pieds (8,17m) de large…."
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3°) Autres pièces concernant la
reconstruction de la tour.
A Belfort le 27
avril 1778
"J'ai l'honneur
Monsieur de vous adresser l'adjudication que j'ai faite en conséquence de
l'ordonnance de Monsieur de Blair du 24 février dernier pour la reconstruction
de la tour de l'église paroissiale de Lachapelle, quoi que par l'état estimatif
du sieur Strolz, la dépense de ces ouvrages ait été de porter à la somme de 8853
livres. L'adjudication en a été faite pour celle de 6500 livres, ce qui fait une
diminution de 353 livres.
Il ne
serait guère possible aux communautés qui forment cette paroisse de payer cette
dépense si elles n'avaient la ressource de leur fabrique dont les revenus ont
beaucoup augmentés par la bonne administration, les soins et le zèle du curé qui
prévoyait depuis longtemps la nécessité d'en venir à cette dépense.
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Ce
curé avec les paroissiens ont obtenus la permission de prendre sur ces revenus
une somme de 5000 livres et je crois qu'il la porteront même jusqu'à 5500 livres
de sorte qu'il ne restera à imposer sur les paroissiens qu'environ 1000 livres,
ce qui fera l'objet d'une demande particulière qu'ils se proposeront de faire à
M l'intendant, mais à présent il n'est question que de ratifier l'adjudication
pour que l'entrepreneur puisse commencer son travail."
J'ai l'honneur……
Jean Henri Belonde, subdélégué.
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(recherches faites par F.Liebelin) |
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La tour a été construite en 1778-1779 par Jacques Jeyny
d’Auxelles-Bas pour la somme de 6560 livres (22.9600 Fr.).
L’année suivante le 22 juillet 1780 eu lieu à Lachapelle même la fonte des
cloches par le sieur François Robert de Robécourt qui reçut pour ce travail la
modique somme de 250 livres (8.750fr.). Les
anciennes cloches pesaient 1550 livres et le poids des nouvelles devait être de
4700 livres savoir 2000 pour la grosse, 1500 pour la seconde et 1200 pour la
troisième. La
dépense totale s’éleva à 4509 livres (157.815fr.)dont 2520 (88.200fr.)
furent payées par Monsieur le Curé Gueffemme 1000 (35.000fr.) par la
Confrérie du Rozaire et 989 (34.615fr.) par la fabrique Saint-Vincent. De ces
trois cloches baptisées sous les noms de Joséphine, Catherine et Marie-Anne, la
grosse seule nous reste: les deux autres furent le 4 octobre 1793, livrées à
l’Etat pour être converties en canons et servir sous cette nouvelle forme à la
défense de la patrie...
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Un an
après sa construction, le 18 août 1780, la tour fut foudroyée mais grâce à Dieu,
il n’y eut point de dommage considérable; deux colonnes du bâtiment des cloches
ont un peu souffert ainsi que deux chevrons sur la nef, d’où la foudre a pénétré
dans l’église et a un peu endommagé les deux petites portes latérales.
Cette tour était couronnée d’un dôme qui dans les années 1870, sous l’administration de Monsieur
Grisez François maire et de Monsieur le Curé Colin fut remplacé par une flèche,
au grand mécontentement de la majorité de la population et des habitants de la
paroisse.
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Les cloches d’origines, au nombre de trois pesaient 1.550 livres
au total, puis le 22 juillet 1780 eut lieu sur place à Lachapelle sous Chaux la
fonte de 3 nouvelles cloches, réalisée par les Etablissements Robert de ROBERCOURT fondeur en Lorraine qui reçu pour ce travail la somme de 250 livres.
- la plus grosse d’un poids de 2.000 livres se prénomme JOSEPHA;
- la suivante, se prénommait CATHERINE et pesait 1.500 livres;
- la petite MARIE ANNE pesait 1.200 livres.
Pour CATHERINE et MARIE ANNE, leur installation fut de courte durée, le 4 octobre 1793, l’Etat
les réquisitionna pour les convertir en canons. Pendant cinquante ans, JOSEPHA se retrouva donc seule pour chanter les heures et
battre les rassemblements.
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Josépha |
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- CATHERINE fut remplacée en 1843, par VINCENT, d’un poids de 545 Kg;
- MARIE ANNE fut remplacée par JUSTIN CECILE en 1848.
Après CATHERINE et MARIE ANNE, les deux nouvelles cloches VINCENT et JUSTIN CECILE ont connu le même
sort que leurs consœurs, réquisitionnées de la même manière pour la guerre de 1870.
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Pour remplacer de nouveau ces cloches perdues pour la deuxième fois, en 1900 trois nouvelles sont
installées, réalisées à VITRY LE FRANCOIS par l’entreprise PAIN TENDRE Frères fondeur.
MARIE ROSALIE la plus grosse;
JULIENNE MARGUERITE MARIE;
et MARIE THERESE JOSEPHINE, la plus petite.
Pour la mise en place de la plus imposante, MARIE ROSALIE, on a dû pratiquer une entaille
(toujours visible) dans les montants d’une fenêtre trop étroite, pour permettre le passage de la jupe de cette volumineuse
demoiselle.
Depuis les locataires du clocher sont donc, par ordre de taille, MARIE ROSALIE (1900), JOSEPHA
la plus ancienne (26 juillet 1780), JULIENNE MARGUERITE MARIE (1900) et MARIE THERESE JOSEPHINE (1900).
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Marie-Rosalie |
Julienne-Marguerite-Marie |
Marie-Thérèse-Joséphine |
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Le 2 novembre 1994 la réfection du poutrage supportant la croix du clocher
de Lachapelle-sous-Chaux a débuté pour un coût d'environ 245.000 Fr. (Somme à
partager avec la commune de Sermamagny). |
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Depuis quelques mois la croix avait pris un gîte inquiétant.
Le danger étant réel, le maire Gilbert Hohwiller avait même demandé aux
paroissiens de ne plus faire sonner les cloches. Par souci de sécurité, et pour
éviter des dégâts supplémentaires, la municipalité, en accord avec celle de
Sermamagny, a aussitôt pris la décision d'engager rapidement les travaux de
réparation. C'est ainsi que mercredi matin, le personnel de l'entreprise Debard
d'Arbouans, et une énorme grue de l'entreprise Greset, de Besançon, étaient à
pied d'œuvre. |
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Arrimés dans une nacelle suspendue à 45 m du sol, au bout de
la flèche d'une grue géante de 90 tonnes, ces spécialistes des travaux à grande
hauteur ont procédé à la dépose de l'emblème religieux sans toucher à la
couverture du clocher. Les quelques habitants qui ont vu l'opération se sont de
suite rendus sur place pour avoir l'honneur et le plaisir de prendre le coq dans
leurs bras. Toucher le coq est parait-il, un porte-bonheur. C'est aussi un objet
que les " Chapelotis " ne sont pas à la veille de revoir de près...
(Référence : journal "le Pays
du 3/11/2020) |
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La paroisse et son Saint
Patron |
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Filiale de l'église de CHAUX jusqu'en l514 où elle devient autonome, elle
faisait partie du diocèse de BESANÇON, décanat de GRANGE jusqu'à la révolution.
Rattachée ensuite au diocèse de STRASBOURG jusqu'en 1874, puis retourne au
diocèse de BESANÇON de 1874 à 1979. Actuellement elle fait partie du diocèse de
BELFORT-MONTBELIARD depuis sa création en 1979. Elle est consacrée à Saint
Vincent, le patron des vignerons et par extension, des marchands de vins et des
vinaigriers. |
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SAINT VINCENT de SARAGOSSE, le plus célèbre de tous les martyrs espagnols.
Mort à Valence vers 304. Vincent, en latin Vincentius, signifie étymologiquement
vainqueur. Selon la tradition et les différents récits, Vincent naquit à FRTSCA
(Espagne). Son père s'appelait Eutichlus et sa mère Enola. Il reçut une
instruction profane et religieuse à Saragosse, sous la direction de l'évêque
Valère. Pendant la grande persécution de Dioclétien (284-305) et de Maximien, le
Préfet Datien fait arrêter Valère et Vincent, puis les fait venir enchainé à
Valence, pour vaincre leur résistance et leur fatigue. Mais l'évêque et son
diacre arrivent frais et dispos comme si le chemin qu'ils venaient de parcourir
avait été une promenade. Le Préfet Datien use alors, tour à tour, de promesses et de
menaces pour les convaincre de sacrifier aux idoles. Comme Valère éprouve des
difficultés à parler, Vincent prend la parole pour faire l'éloge de leur foi
chrétienne, et se déclare prêt à subir n'importe quel supplice.
Le Préfet Datien considéra les paroles de Vincent comme un défi et il décide de le
soumettre à la torture. Les membres du diacre sont distendus et écartelés par un
chevalet, puis ses chairs sont déchirées par un ongle de fer. Mais le martyr
reste serein et joyeux parce qu'il "voit la présence du Christ " et il encourage
même ses bourreaux, qui s'épuisent en vain. Comme il n 'obtient aucun résultat?
Le Préfet Datien décide de passer à de nouvelles tortures: le feu, le gril et les lames
ardentes. Pour compléter le raffinement, les bourreaux jettent des pincées de
sel ou versent de la graisse fondue pour rendre les brûlures encore plus .
douloureuses. Pourtant Vincent supporte le supplice avec joie. Monsieur le
Préfet suspend le
supplice et fait jeter Vincent en prison. Pour l'empêcher de dormir, le sol de
sa cellule a été parsemé de débris de poteries. Mais la prison tout à coup
s'illumine, les tessons jetés sur le sol se couvrent de fleurs et des anges
invitent Vincent à les rejoindre au ciel. Le gardien de la prison voit cette
clarté divine et il entend le martyr chanter des hymnes; Il rapporte ce miracle
au Préfet et un peu plus tard le gardien se convertira. |
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Le Préfet Datien décide alors de soigner Vincent avant de lui faire subir d autres
supplices. Il le fait étendre sur des coussins moelleux pour lui retirer la
gloire de mourir dans les souffrances. Lorsque Vincent s'allonge, son âme se
retire et s'élance vers le ciel. Monsieur le Préfet ne s'avoue pas vaincu, il veut
poursuivre Vincent également après sa mort. En jetant son cadavre aux bêtes il
pense qu'il ne pourra pas être enseveli et que les chrétiens n'auront pas la
possibilité de vénérer son tombeau ou de recueillir des reliques.
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Mais Dieu envoie un corbeau qui protège le corps du
martyr, et ce faible volatile met en fuite un loup ainsi
que les oiseaux de proies. Furieux le Préfet Datien décide alors de
noyer le cadavre. II ordonne à un de ces soldats nommé Eumorphion de mettre le
corps dans un sac, d'y attacher une lourde pierre et de le jeter en haute mer.
Mais Dieu fait flotter le corps et le ramène au rivage avant même que la barque
et le soldat ne reviennent. Etant donné le peu de rapport entre Vincent et la
vigne on s'est interrogé sur l'origine d'un tel patronage.
Une explication d'ordre liturgique, l'une des fonctions du
diacre était de verser dans le calice le vin qui allait
devenir le sang du Christ. Les vignerons auraient donc
choisi Vincent pour cette activité qui concerne le vin.
Selon d'autres ce patronage serait dû à la date de la fête
de Saint Vincent. Le 22 janvier correspond à un moment
très important dans la culture de la vigne, c'est l'époque
où l'on taille les sarments.
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La troisième explication semble plus simple, ce patronage reposerait sur un
calembour, d'un point de vue phonétique le nom de Vincent peut se décomposer en
vin-sang, le nom du martyr aurait donc évoqué non pas l'idée de victoire mais
celle du vin, sang de la vigne.
Le Saint est représenté dans notre église, en statue selon la tradition
tenant dans ses mains une grappe de raisin et la palme des martyrs, sur un
tableau peint (retable situé â l'arrière du maître autel) représentant Saint
Vincent devant ces juges et sur un vitrail situé au chœur de l'église.
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